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PSA se prépare à quitter l’Iran sous la pression des Etats-Unis

Le constructeur automobile PSA a annoncé lundi qu’il préparait son retrait d’Iran, son plus grand marché étranger en volume, devenant le deuxième grand groupe français après Total à se plier aux injonctions américaines.

PSA, dont les marques Peugeot et Citroën avaient formé des sociétés communes en Iran, a annoncé dans un communiqué avoir « commencé le processus de suspension des activités de ses JVs (joint-ventures, ndlr), afin de se conformer à la loi américaine d’ici le 6 août 2018 ».

Malgré des protestations des alliés européens, les autorités américaines tentent d’imposer un embargo vis-à-vis de Téhéran, depuis leur retrait de l’accord sur le nucléaire iranien décidé unilatéralement et annoncé début mai.

Pour PSA, un retrait de ce pays, s’il se confirme, constituerait un revers majeur. Le groupe avait vendu l’an dernier 444.600 véhicules en Iran, où il est traditionnellement bien implanté. Il s’agissait l’an dernier de son premier marché étranger devant la Chine (382.800 unités), le Royaume-Uni (279.100), l’Italie (265.200) et l’Allemagne (257.800).

Sans l’Iran, l’objectif proclamé par le PDG Carlos Tavares de dépasser cette année la barre des 4 millions de véhicules écoulés serait compromis, alors qu’il était à portée de main grâce au rachat d’Opel/Vauxhall bouclé durant l’été 2017.

Le deuxième constructeur européen relativise cependant l’importance du marché iranien en termes financiers. Les activités de PSA en Iran représentent « moins de 1% de son chiffre d’affaires ».

Cette annonce « ne modifie ni les objectifs généraux » de son plan stratégique, ni « les orientations financières actuelles », a précisé le groupe.

PSA vend en Iran essentiellement des anciens modèles de citadines Peugeot 206 et de berlines Peugeot 405, de fabrication locale.

PSA souligne aussi qu’il « est en contact avec les autorités américaines pour envisager une dérogation », « avec le support du gouvernement français », dans l’espoir de pouvoir poursuivre son activité.

Le 8 mai, le président américain Donald Trump avait annoncé que son pays se retirait de l’accord historique signé en 2015 entre des grandes puissances et l’Iran, en vertu duquel Téhéran avait accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales.

Les Etats-Unis ont annoncé le retour des sanctions américaines contre l’Iran ainsi que contre toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique.

Un autre grand groupe français, Total, a fait savoir récemment qu’il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier en Iran, entamé en juillet 2017, à moins d’obtenir une dérogation de la part des autorités américaines.