Le constructeur automobile français Renault s’est officiellement jeudi mis en quête d’un successeur à son PDG Carlos Ghosn, déjà lâché par l’Etat français, premier actionnaire, et démis fin novembre de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
« Les organes de gouvernance de Renault travaillent activement à la recherche de la meilleure solution pour la gouvernance future », a déclaré le groupe au losange dans un communiqué.
Nissan et Mitsubishi avaient révoqué le dirigeant franco-libano-brésilien de leurs conseils d’administration dès la fin novembre.
L’annonce de Renault est tombée environ deux heures après le rejet par le tribunal de Tokyo d’une nouvelle demande de libération sous caution de M. Ghosn, détenu dans une prison de Tokyo depuis le 19 novembre alors qu’il est encore officiellement PDG de Renault.
Le dirigeant, sous le coup de trois inculpations, pour abus de confiance et autres malversations financières, doit rester en détention provisoire jusqu’au 10 mars au moins. Son dernier mince espoir de sortir rapidement : un appel spécial devant la Cour suprême qui doit être déposé par son avocat.
Après avoir longtemps défendu la présomption d’innocence et avec les révélations qui se multiplient et ternissent chaque jour un peu plus l’image de l’homme d’affaires, Renault, comme l’Etat français, son premier actionnaire, ne pouvait plus laisser traîner sans nuire aux intérêts du groupe.
« J’ai toujours indiqué, en rappelant la présomption d’innocence de Carlos Ghosn, que s’il devait être durablement empêché, nous devrions passer à une nouvelle étape. Nous y sommes », avait déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, mercredi soir sur la chaine d’information continue LCI.