Après une interdiction qui a duré plusieurs années, les véhicules touristiques de moins de 3 ans pourront être officiellement importés par les Algérie à partir du 1er janvier prochain, à la faveur du Projet de loi de Finances 2020 adopté jeudi, avec toutefois une série d’amendements introduits par les députés dans le rapport complémentaire de la Commission des finances et du budget de l’APN.
Dans le cas précis de l’autorisation d’importation des véhicules de moins de 3 ans, c’est l’article 106 du PLF qui a été amendé, donnant droit aux Algériens d’introduire des véhicules à moteurs diesel, alors que le projet du gouvernement limitait ce type de transaction aux seules voitures à motorisations essence, de surcroît équipées de kits GPL/GNC ou adaptées pour subir la conversion à ce type de carburant.
Il faut dire que l’extension au diesel était attendue, d’autant que les députés de cette commission avaient argumenté leur amendement par le fait que ce type de véhicules, considérés comme pollueurs par le ministère de Finances, du Commerce, mais aussi de l’Environnement, étaient montés en Algérie.
Si la Commission des finances et du budget a pu décrocher l’autorisation d’importation des véhicules roulant au mazout, ses membres ayant proposé de faire augmenter l’âge des véhicules à 5 ans n’a pu atteindre leur objectif. Alors que ces derniers avaient affirmé que cette augmentation d’âge était « une revendication des citoyens » et que « la voiture est devenue aujourd’hui une nécessité et non plus un accessoire », le ministre des Finances, Mohamed Loukal leur avait répondu que l’option des 3 ans était privilégiée dans le but était « d’alimenter le marché en voitures de longue validité et non l’inverse ».
Pour rappel, l’importation des véhicules de moins de 3 ans se fera par les citoyens sur leurs devises propres, par débit d’un compte devises ouvert en Algérie.
Reste maintenant à savoir quelle chance de réussite pourrait avoir pareille mesure que les pouvoirs publics présentent comme une démarche visant à pousser les propriétaires d’usines de montage automobile à réviser à la baisse leurs tarifs. Pour le commun des experts et autres observateurs, il s’agit d’une mesure qui n’aura aucun impact en ce sens, d’autant que, font-ils remarquer, le véhicule de moins de 3 ans reviendra aussi cher, sinon plus cher, que le véhicule neuf sorti des usines en Algérie. Lesquelles usines ne tournent pratiquement plus après avoir consommé leurs quotas de kits SKD attribués par le gouvernement pour le compte de l’année 2019.