La faucheuse a encore sévi lourdement sur nos routes. Sans pitié. Cinq personnes, issues de la même famille, ont trouvé la mort lundi dans un accident de la circulation à M’Sila. Cinq autres Algériens, entre un bambin de quatre ans et des adultes de moins de quarante ans ( article en rubrique actualité) voient à leur tour leurs noms et prénoms s’inscrire en épitaphe sur l’immense et hideux tombeau continuellement ouvert aux victimes de la route. Victimes du TERRORISME routier surtout.
Du nord au sud et de l’est à l’ouest du pays, les jours semblent donc se suivre et se ressembler sans rupture ni trêve, ouvrant à la mort la voie prioritaire, celle qui débouche sur un drame national dont la macabre comptabilité s’enrichit quotidiennement de chiffres synonymes d’une malédiction que personne ne semble en mesure d’arrêter.
Des morts partout et à tout instant, des morts de tous âges et les tristes records qui se suivent pour consolider l’Algérie dans sa non moins triste position sur le podium des pays les plus touchés par les accidents de la route.
Une «belle» réputation qui n’incommode apparemment pas. Du moins, qui n’incommode pas ceux de plus en plus nombreux sur nos routes qui prennent un malin et assassin plaisir à montrer et démontrer que l’incivisme est bel et bien devenu une culture nationale prête à s’exprimer quand et où bon lui semble.
« Ceux là », innommables, ne traînent-ils pas l’incivisme comme une seconde nature et ne l’affichent-ils pas comme une fierté sous le label NORMAL? Fierté qui n’a d’égale que le ridicule avec laquelle elle s’exprime, dans la rue, à la mairie ou à la daïra, chez l’épicier ou chez le boulanger, devant une poubelle et même au bureau lorsque des collègues vous invitent sans vous le demander à partager passivement leurs très mortelles effluves de nicotine.
Mais si le ridicule ne tue pas, l’incivisme, en revanche, peut tuer, surtout lorsqu’on en use au volant d’un véhicule au mépris de la vie des autres.
La prévention routière aura tout un pavillon réservé au salon de l’automobile d’Alger qui ouvre ses portes ce jeudi. Croisons les doigts pour qu’elle puisse trouver un petit écho sur nos routes.
Par Lyes Ibalitène :