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Patrick Petitjean, Pdt de la région Afrique du Nord chez Volvo Trucks Group: «Nous visons le podium en Algérie»

En marge des essais de la nouvelle gamme Volvo Trucks à Abu Dhabi, le Président de la région Afrique du Nord chez Volvo Trucks Group, Patrick Petitjean, a bien voulu répondre aux questions des journalistes algériens. Entretien :

Propos recueillis par Lyès Ibalitène

Quelle sont les attentes de Volvo Trucks pour le marché algérien ?

Nous avons beaucoup d’attentes pour le marché algérien parce que nous pensons qu’en 2014, ce marché sera d’un niveau aussi consistant que celui observé en 21013. En d’autres termes, nous comptons profiter d’un marché dynamique avec une gamme innovante qui apporte un plus  par rapport à la concurrence. On va donc exploiter ces forces. L’objectif est de renforcer notre position en Algérie et de passer à une position plus forte avec 11% de marché pour 2014, puis une place sur le podium.

Et quels seraient dans ce cas vos objectifs chiffrés pour 2014 ?

Nous visons les 500 camions pour cette année, et je pense que nous avons toutes les raisons d’’être optimistes quant au développement de nos ventes.

Vous évoquez des objectifs en hausse avec, en ligne de mire, une place sur le podium. Sur quelle base ces objectifs peuvent-ils reposer sachant  que les ventes de Volvo Trucks étaient en régression en 2013 ?

Notre régression de  2013 est une régression conjoncturelle. Ce sont des résultats qui ne reflètent pas nos objectifs initiaux pour l’année dernière. Il faut savoir que nous avons eu un décalage dans les livraisons qui a sensiblement influé sur nos volumes, alors que notre carnet de commandes était d’un bon niveau. En 2013, nous avons même pu faire de belles conquêtes en Algérie et, à ce sujet, j’ai en mémoire la très belle conquête que nous avons réalisée avec une entreprise turque qui s’est installée récemment en Algérie et qui nous a commandé 60 tracteurs. Et puis, actuellement, nous avons de bons dossiers sur le registre des commandes qui nous permettent d’accéder rapidement à des volumes additionnels, et je pense qu’il s’agit là d’un signe de crédibilité et de confiance de la part des clients

Quelles appréciations faites-vous du marché algérien du poids lourd par rapport à l’ensemble du marché maghrébin?

Le marché algérien est le plus gros marché de véhicules lourds européens sur l’ensemble du Maghreb. C’est un marché global de 8 000 véhicules avec la moitié pour l’Algérie. Donc le gros marché du Maghreb c’est bien l’Algérie, Et là, je ne parle que de marché européen, parce qu’il ne faut pas oublier qu’il existe également un fort marché asiatique. Mais avec le potentiel de développement important dont jouit l’Algérie, avec le marché qui va se structurer et un secteur des transports qui va se professionnaliser, je pense que nous aurons de plus en plus de clients issus du marché asiatique qui vont basculer vers le marché européen. Les attentes et les exigences sont différentes. Je pense que le marché européen en Algérie a un bel avenir devant lui et cela servira, entre autres, les produits Volvo Trucks

La loi de finances 2014 impose au concessionnaires d’investir dans un délai de 3 années. Quelle est votre position vis-à-vis de ce nouveau texte de loi ?

On pourra en discuter dès qu’on en saura un peu plus. L’objectif serait de connaître déjà  les modalités d’application de ce texte qui met en évidence une volonté de localiser les productions sur le marché algérien. Il ya ensuite les modalités et les règle qui restent à approfondir concernant la notion de l’intégration locale. De quel type d’assemblage parle-t-on ? Est-ce qu’il s’agit d’un assemblage SKD, d’un assemblage CKD ou d’une industrialisation avancée ? Quel sera le pourcentage de la notion d’intégration locale ? Il ya donc beaucoup de questions à soulever.
Ceci dit, et quelle que soit la finalisation du texte, nous trouverons la solution pour pouvoir répondre à ces évolutions réglementaires comme nous le faisons déjà dans beaucoup d’autres pays. Pour mémoire, sur la région Maghreb, le groupe Volvo possède déjà deux usines qui font de l’assemblage : une en Tunisie pour Renault Trucks opérationnelle depuis 1976 et puis une autre au Maroc pour Volvo Trucks qui s’occupe depuis 2001 du montage d’autocars, autobus, camions et engins de travaux publics. Nous savons nous adapter. Le groupe Volvo a beaucoup d’usines à travers le monde et nous savons trouver une réponse industrielle et gérer un cadre réglementaire qui évolue.

Si demain, Volvo Trucks devait investir en Algérie, est-ce qu’il le fera avec son représentant d’aujourd’hui qui est Altruck Company ou bien optera-t-il pour une autre démarche ?

Il est encore trop tôt pour se prononcer sur pareil sujet. Il faut attendre les informations qui vont suivre le texte de loi de finances 2014 pour voir comment évoluer. Lorsque les éléments de réponse aux aspects que je viens de citer seront réunis, nous pourrons parler de la stratégie industrielle à définir en Algérie.